adieu monsieur haffmann

« Adieu Monsieur Haffman », un spectacle précieux !

Une bijouterie parisienne est le théâtre d’un pacte peu commun entre un patron juif et son employé catholique. Jean-Philippe Daguerre (auteur et metteur en scène) livre une pièce passionnante qui mêle la grande histoire et la vie quotidienne de Français pendant la Seconde Guerre Mondiale.  

Paternité et Résistance

Joseph Haffman, patron d’une bijouterie, décide de céder sa boutique à son employé Pierre Vigneau. La raison ? Joseph est juif et c’est le Paris de l’Occupation. Sa femme et ses enfants ont fuit en Suisse, mais lui doit rester pour gérer son affaire. Le deal de Joseph est simple : Pierre devient le propriétaire, et Joseph reste caché dans la cave de la bijouterie et continuer à s’occuper de l’administratif et de la comptabilité. Pierre accepte à une condition – que nous ne dévoilerons pas dans cet article – mais qui impliquera sa femme Isabelle, Joseph et Pierre lui même. 

De nombreuses réflexions émergent de la pièce. 

adieu monsieur haffmann

Le relation au pouvoir : un employé qui devient le patron. Un employé qui pose une condition dont la moralité reste à prouver. Où est la limite d’un homme qui détient le pouvoir ? Qui dit pouvoir dit aussi responsabilité. Mais au nom de cette responsabilité, peut-on imposer ? Pierre et Joseph se retrouvent dans un rapport inversé jusqu’alors. La confiance qu’ils ont l’un pour l’autre amène des situations peu habituelles. Isabelle devient malgré elle le centre du trio. Femme forte et bienveillante, elle est contrainte par la faiblesse de son mari. 

Cette nouvelle famille va survivre tant bien que mal à cette période difficile. Il ne suffit pas d’être bon, encore faut-il avoir le courage et la foi pour survivre ! 

La pièce pose également la question de la paternité – débat de société actuel ô combien compliqué. Sans jamais apporter de réponses imposées mais toujours avec douceur et réalisme.

Distribution en or ! 

adieu monsieur haffmann

Certes il y a la fine écriture de la pièce, mais les comédiens sont pour beaucoup dans la réussite du spectacle. Deux d’entre eux ont d’ailleurs été récompensés aux Molière. Alternant drame et comédie, ils jouent à l’unisson. La dernière scène – la scène du dîner – est un enchaînement de rires et de tensions ! La scénographie réussit à jouer sur deux niveaux (la cave et la cuisine) avec efficacité. A aucun moment le spectateur ne se sent décontenancé. 

Que dire de plus sur cette pièce si ce n’est qu’elle plaira à celui qui cherche à comprendre la vie quotidienne sous l’Occupation. Tout n’est pas noir, tout n’est pas blanc.

Pour découvrir le spectacle, c’est ici !

« Adieu Monsieur Haffman», texte et mise en scène de Jean-Philippe DAGUERRE avec 

Grégori BAQUET en alternance avec Charles LELAURE ou Benjamin BRENlERE; Alexandre BONSTEIN en alternance avec Marc SIEMIATYCKI, Julie CAVANNA en alternance avec Anne PLANTEY, Franck DESMEDT en alternance avec Jean-Philippe DAGUERRE, Charlotte MATZNEFF en alternance avec Salomé VILLIERS