Le logo d'Ankama

Ankama : l’ovni du jeu vidéo français

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Vous avez peut-être déjà entendu parler de la « success story » Ankama à la sauce frenchie dans les journaux. C’est l’histoire d’une entreprise de jeux vidéo fondée à Roubaix il y a une dizaine d’années, et qui a aujourd’hui explosé, notamment grâce à son MMORPG phare : Dofus. 

Si l’on revient aux sources, Ankama était avant tout une entreprise qui développait des sites web, avec trois fondateurs passionnés par la culture japonaise. C’est pourquoi dans un paysage du MMO alors totalement dominé par World of Warcraft, ils se sont lancés dans la folle aventure de créer un jeu massivement multijoueurs entièrement basé sur la technologie flash. Le pari était totalement barré, d’autant plus qu’ils n’avaient que quelques milliers d’euros en poche et aucun soutien des poids lourds du secteur.

dofus-ankama-mmo

Un jeu à succès

Cependant, Dofus a au fil du temps fédéré un public de plus en plus important, majoritairement chez les jeunes adolescents français voire les plus jeunes mais aussi quelques adultes. Aujourd’hui, il revendique 2,5 millions de joueurs actifs par mois qui viennent à 65% de France mais aussi des différents pays francophones, d’Amérique Latine, du Royaume-Uni ou encore d’Allemagne.

La pépite du Nord

L’entreprise basée à Roubaix compte désormais 450 salariés dans son siège de 10 000 m2, une ancienne usine textile, et vient d’ouvrir une filiale au Canada. Un ovni au sein d’une région fortement touchée par la désindustrialisation, la pauvreté et le chômage. Au sein de « la ruche », surnom des locaux d’Ankama, se pressent une population de jeune geek dont la moyenne d’âge atteint à peine les 31 ans.

locaux d'Ankama à Roubaix

Le pari du transmédia

Il faut dire que l’actuel dirigeant de la société, Anthony Roux, a misé sur le bon cheval : le transmédia. Une initiative totalement nouvelle dans le paysage du jeu vidéo français et qui a plutôt bien fonctionné. On retrouve ainsi Dofus en mangas et BDs mais aussi Wakfu, l’autre gros MMORPG de la boite, sous forme de série télévisée diffusée sur France Télévisions. Si l’univers est bien repris, les histoires racontées sont complètement différentes.

Avec tout de même quelques remous

Bien entendu, tout n’est pas totalement rose au pays des chachas et des bouftous… Même si le chiffre d’affaire a été le plus important de son histoire pour la société en 2012 : 40,8 millions d’euros, les bénéfices n’ont pas pas été aussi importants que prévu. La faute à quelques ratés comme le développement de Slage qui sera finalement enterré, les 2 millions d’euros investis avec.

Slage, jeu avorté d'Ankama

Certains pointent même un management trop paternaliste de la part du fondateur Anthony Roux. Un article de Gamekult sur le sujet révèle ainsi que des salariés affiliés à la CFDT l’ont accusé de harcèlement et de détournement de fonds. Alors que celui-ci semble être plongé corps et âme dans son processus de création, l’accusation a d’ailleurs été totalement incomprise. On attend donc la suite de cette histoire croustillante avec impatience…

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Fondateur du site artjuice.net, passionné par les nouveaux médias et la culture contemporaine.