House of Cards : une saison 3 en demi-teinte
(SPOILERS) La série phare de Netflix, House of Cards, a fait son grand retour il y a quelques semaines sur le service de vidéos à la demande. Comme d’habitude, tous les épisodes ont directement été disponibles, nous plongeant dans la présidence de Frank Underwood. Jouons carte sur table, cette troisième saison n’a pas grand chose à voir dans son approche avec les deux précédentes.
Une nouvelle approche
Les créateurs de la série ont voulu se recentrer sur leurs personnages principaux, leurs émotions et leurs personnalités. Les machinations politiques et l’action en pâtissent logiquement d’une manière assez prononcée : cette saison est plus monotone que les précédentes. Néanmoins, l’effet recherché est réussi, on en apprend beaucoup plus Frank et Claire Underwood ainsi que sur Doug Stamper. Le personnage principal n’est pas un Dieu, il fait aussi des erreurs. Beau Willimon a d’ailleurs récemment répondu aux critiques sur ce point lors d’une interview :
« On a choisi de se plonger plus émotionnellement dans les personnages, et ce n’est pas la tasse de thé de tout le monde »
Le couple présidentiel est saisi par de nombreux doutes, en même temps que Frank prend la mesure de sa fonction présidentielle. Si celui-ci se révèle véritablement sans pitié, malgré quelques moments de doute, Claire Underwood s’avère bien plus complexe, loin de la froide calculatrice qu’on a pu imaginer. Ces considérations sont exacerbées par les recherches de l’écrivain Tom Yates, qui apporte une dimension très intéressante à la série.
Moins incisif
Si cette volonté d’une nouvelle approche est louable pour créer une nouvelle dynamique, Beau Willimon voit d’ailleurs cette saison 3 comme un nouveau départ, on ne peut que se désoler d’avoir en partie perdu ce qui faisait le succès de House of Cards : l’agressivité de Frank Underwood. La première séquence semblait pourtant montrer la voie mais ce n’est pas représentatif du contenu de la saison, même les fameux apparthés sont moins nombreux et surtout moins mémorables.
Se concentrer sur la psychologie des personnages ne pose pas de problèmes, mais il faut bien avouer que les intrigues politiques nous manquent. Il aurait peut-être été possible de faire un peu des deux, afin d’apporter plus de matière. Si la saison 3 de House of Cards est loin d’être mauvaise, en s’appuyant sur des acquis qui ont fait leur preuve comme ses plans identiques à l’élégance austère ou un jeu d’acteurs à tomber par terre (mention spéciale à Kevin Spacey et Robin Wright encore splendides), on aurait attendu un peu plus des aventures politiques de Frank Underwood.