Critique de Quai d’Orsay
Quay d’Orsay arrivait avec de belles promesses avec sa bande-annonce alléchante, et nous annonçait un très bon casting digne du grand temps des comédies françaises. Alors est-ce que Thierry Lhermitte réussit à relever le défi ?
On commence le film avec le personnage principal de Quai d’Orsay : un petit bobo de gauche qui vient d’être embauché au ministère des affaires étrangères où il a quelques relations auprès du ministre. Son travail, rédiger les discours du ministère mais sa tâche va être compliquée par le ministre en lui-même, incarné par Lhermitte, et son entourage.
Le film nous plonge directement dans le bain et on devine tout de suite les grandes ficelles humoristiques utilisées par l’utilisateur : un ministre énergique voire très énergique qui nous fait rire par ses mimiques, sa pensée, etc. Et qui réussit complètement à larguer notre héros qui se fait aussi emporter par ses conseillers, du pervers à l’allumeuse de premier ordre.
Mention spécial au chef de cabinet joué par Niels Arestrup qui est certainement le personnage le plus intéressant de cette comédie. Il fait ressortir de notre imaginaire le fonctionnaire dévoué à la tâche, qui ne cherche pas la reconnaissance mais simplement à régler les problèmes tout en se prenant des bâtons dans les roues à causes de petites divergences politiciennes. C’est l’image de l’homme de l’Etat de l’ombre qui tire les ficelles.
Au-delà d’une comédie réussie mais qui ne soulèvera certainement pas les foules, à cause de quelques longueurs et répétions, Quai d’Orsay réussit le petit exploit de réenchanter la politique par le biais de ce chef de cabinet. Le fait qu’elle puisse avoir un impact et plus paradoxalement, qu’elle est incarnée par des êtres humains qui ont des problèmes semblables aux nôtres. On peut tout de même déplorer le manque de fil directeur dans ce film, ce qui ne nous fait pas vraiment adhérer à Quai d’Orsay.