Critique Man of Steel
Superman est depuis 75 ans le super-héros le plus reconnaissable de tous. Même le terme «super-héros» doit son origine à Superman. En tant que successeur du personnage original du comic, chaque nouvelle création doit assumer ce difficile héritage et apporter un nouvel épisode à cette grande histoire en demeurant fidèle à la version originale. Les autres héros comme Spiderman et Batman ont ainsi mieux réussi leur démarche de monétisation que Superman avec la sortie de nombreux blockbusters à succès.
Si le film Superman de 1978 avait été un gros succès et est devenu une référence pour tous les films de super-héros, la suite a été moins glorieuse… Superman IV : the Quest of Peace a fait le résultat inverse, devenant un des plus gros échecs commercial de Warner Bros comme le film suivant en 2006. Man of Steel a donc la lourde tâche de devenir un gros blockbuster et de renouer avec le succès en conservant la magie de l’oeuvre originale mais en y ajoutant du spectaculaire.
Pour ce faire, Warner a placé Zack Synder aux manettes de Man of Steel afin de tenter de réitérer le même exploit que Batman Begins de Christopher Nolan allant même jusqu’à choisir la même palette de couleurs. La firme veut ainsi réinventer la franchise ce qui passe également par une métaphore du nom Superman dans le titre et beaucoup moins de références aux comics.
Alors est-ce que Man of Steel va faire oublier Superman Returns ?
Pour faire simple, oui.
C’est le Superman du 21ème siècle. Il ne vole plus avec le bruissement du vent en fond sonore, désormais il décolle avec un bruit d’explosion. Henry Caville incarne Superman à la perfection. Quand il sourit, on y voit un américain moyen propre sur lui et agréable mais avec suffisamment de consistance pour que personne n’ose se moquer de lui. Caville peut compter sur son costume qui est parfaitement taillé pour le film et en-dessous sur sa plastique parfaite qui participe à la rendre « d’acier ».
Malheureusement, les autres personnages ne s’en sortent pas aussi bien. Le film nous fait confiance pour qu’on découvre par nous même qui sont ses personnes mais beaucoup de gens ne connaissent pas sur le bout des doigts l’univers de Superman… Quant au gros vilain, Zod, il remplit son rôle mais ses acolytes sont loin d’être charismatiques et sont dénués de prise d’initiative.
Parfois les scènes s’enchaînent trop rapidement pour vous empêcher de vous poser certaines questions et cacher ainsi une histoire qui peut virer dans l’anachronisme. Les effets spéciaux réussissent néanmoins à combler cet inconvénient par leur côté spectaculaire. Spécialement, lors des combats qui sont d’une grande qualité.
Pour ce qui est de la profondeur, certains thèmes comme le darwinisme social et les limites de classe sont caressés mais pas pleinement abordés. Au final, c’est normal car le public attend un film d’action et pas de réflexion. Il ne faut donc pas chercher une oeuvre intellectuelle dans Man of Steel mais on aurait aimé que les dialogues soient plus développés. Des acteurs comme Diane Lane ou Kevin Costner auraient pourtant pu faire des merveilles.
Man of Steel fait le job avec des combats spectaculaires, de très bon effets spéciaux et un scénario qui permet de passer un bon moment sans trop se prendre la tête.