Décarboner la culture pour un avenir durable et artistique
Dans un monde en pleine transition écologique, la culture ne doit pas échapper à l’objectif de décarbonation. Art Juice a planché sur le sujet, pour comprendre comment l’art et la culture peuvent aussi contribuer à leur niveau à la lutte contre le changement climatique.
Face aux défis climatiques, la décarbonation de la culture s’impose comme une nécessité. Un rapport publié par The Shift Project en 2021 donne des pistes sérieuses et concrètes pour réduire l’empreinte carbone des activités culturelles tout en faisant la promotion de pratiques artistiques durables. Dans cet article, nous explorerons les différentes facettes de cette décarbonation et comment les acteurs du monde culturel peuvent y contribuer.
La décarbonation de la culture: un enjeu majeur
La culture joue un rôle central dans nos sociétés, en tant que vecteur de connaissances, d’émotions et d’identités. Toutefois, en tant qu’activité humaine, les activités culturelles sont logiquement sources d’émissions de gaz à effet de serre, principalement dues aux transports, la consommation d’énergie et aux matériaux utilisés pour la construction des lieux et événements. Et leur part est loin d’être neutre. Selon le rapport du Shift Project, l’industrie culturelle représente environ 2% des émissions mondiales de CO2, soit presque autant que les émissions liées à l’aviation commerciale estimées à 2,6% en 2018. Il devient donc essentiel de mettre en place des actions concrètes pour réduire ces émissions et favoriser un avenir culturel durable.
Les champs d’action pour la décarbonation
Le Shift Project détaille plusieurs axes pour inverser la tendance et réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur culturel.
La réduction de l’empreinte carbone des lieux culturels : Les institutions et espaces culturels (musées, théâtres, cinémas, etc.) peuvent réduire leur consommation d’énergie et leurs émissions de CO2 en adoptant des pratiques éco-responsables. Cela passe par l’optimisation de l’éclairage et du chauffage, la promotion des énergies renouvelables, la rénovation thermique des bâtiments ou encore la mise en place d’un système de tri et de valorisation des déchets. Bref, autant de bonnes pratiques qui s’appliquent également à tous les lieux publics et privés.
La mobilité durable : Les transports liés à la culture, qu’il s’agisse du déplacement des artistes, des œuvres ou du public, ont un impact significatif sur l’environnement. Encourager la mobilité douce (vélo, marche) et le covoiturage, privilégier les transports en commun et favoriser la diffusion locale des événements culturels sont autant de mesures permettant de réduire les émissions liées à la mobilité.
La responsabilité des acteurs culturels : Les artistes, producteurs, diffuseurs et institutions ont un rôle à jouer dans la décarbonation de la culture. Ils peuvent s’engager en faveur de pratiques durables, en optant pour des matériaux écologiques, en limitant la production de déchets ou en soutenant des projets artistiques ayant un impact environnemental positif.
La sensibilisation et l’éducation : La culture peut être un formidable outil de sensibilisation et d’éducation à la transition écologique. En intégrant des messages éco-responsables dans leurs œuvres et en participant à des événements et initiatives écologiques, les acteurs culturels peuvent contribuer à éveiller les consciences et inciter le public à adopter un comportement plus respectueux de l’environnement.
La coopération et le partage des bonnes pratiques : Pour réussir la décarbonation de la culture, il est essentiel de favoriser la coopération et l’échange d’expériences entre les différents acteurs du secteur. Des plateformes de partage et des réseaux professionnels peuvent être développés pour mutualiser les connaissances et les ressources, et ainsi accélérer la transition vers une culture durable.
Quelques exemples inspirants
Théâtre Paris-Villette : Ce théâtre situé à Paris a mis en place des mesures pour réduire son empreinte carbone. Parmi celles-ci, on compte l’installation de panneaux solaires pour produire de l’électricité, la réduction de la consommation d’eau grâce à des dispositifs spécifiques et l’encouragement de la mobilité douce pour les employés et les spectateurs.
Festival We Love Green : Ce festival parisien de musique est un exemple d’événement culturel engagé dans la transition écologique. Il met l’accent sur l’utilisation d’énergies renouvelables pour alimenter les scènes, la réduction des déchets grâce à un système de gobelets réutilisables et une politique zéro plastique, ainsi que la promotion de l’agriculture biologique et locale pour les stands de restauration.
Le Centre Pompidou : Ce célèbre musée d’art moderne à Paris s’est engagé dans une démarche de réduction de son empreinte carbone. Il a notamment mis en place un système de récupération des eaux de pluie pour alimenter les sanitaires et a choisi des fournisse