Des ruines radioactives à la frontière entre la Russie et le Kazakhstan
Le photographe Nadal Kander s’est intéressé à « l’esthétique de la destruction », en parcourant les vastes étendues peu peuplées situées entre le Kazakhstan et la Russie. Il y a trouvé les vestiges de la guerre froide : des villes en ruines radioactives qui hantent le paysage. Comme c’est aussi le cas à Tchernobyl, 30 ans après la catastrophe nucléaire survenue à la centrale Lénine.
Priozersk, anciennement connu sous le nom de Moscou 10, et Kurchatov sont des villes encore peuplées de nos jours, tout en étant proches de zones militaires très réglementées, cachées et absentes des cartes pour le grand public jusqu’à « leur redécouverte » par Google Earth. Elles ont été le théâtre de nombreux essais nucléaires et d’armes à longue portée.
Faussement prétendues inhabitées, ces zones à proximité du site d’essai « Polygone » ont ouvert la voie à une des expériences les plus cyniques jamais entreprises. Les scientifiques ont observé et documenté les effets horribles des radiations et de la pollution sur la population locale et l’élevage.
Fasciné par le passé de la région, Kanter et ses photographies dépeignent cet univers austère et sombre, empreint d’une certaine poésie. Les secrets semblent suinter de ces monuments en ruine et du silence environnant, recélant le danger invisible des radiations.