Ernest Pignon-Ernest : un pionnier de l’art urbain
Récemment remis sur le devant de la scène médiatique à cause du retrait d’une de ses oeuvres d’une vente caritative organisée par Libération, Ernest Pignon-Ernest incarne magistralement un certain art urbain à la française depuis des décennies. Pionnier, il a inspiré Banksy ou encore Blek le Rat dans la recherche et le développement d’une démarche artistique engagée en phase avec les enjeux de son temps.
Lutte politique, sociale et poétique
Ernest Pignon-Ernest s’est ainsi toujours rangé du côté des opprimés et des plus faibles en les « rendant présents » comme il aime à le dire. En effet, sa spécialité est de réaliser des portraits grandeur nature de personnalités ou d’anonymes sur des grandes feuilles de papier, puis de les coller à des endroits clés.
Ce fut le cas pour le poète palestinien Mahmoud Darwich dans les rues de Ramallah, des résistants anonymes dans les rues d’Alger et de Naples ou encore des portraits de Pier Paolo Pasolini portant son propre cadavre, en référence à son tragique assassinat en 1975. Il a également réalisé des fresques, comme celle située à la Bourse du Travail de Grenoble qui va être restaurée après le succès d’un crowdfunding, témoignant du succès populaire rencontré par Ernest Pignon-Ernest.
Les icônes de papier éphémères de cet ancien soutien du PCF, dont son désormais célèbre Arthur Rimbaud, sont toujours disséminées aux 4 coins du monde et frappent par leur style réaliste. Elles se détériorent lentement au gré des éléments et du temps qui passe, mais les tirages photos séduisent toujours autant les connaisseurs, attirés par l’engagement de Pignon-Ernest et par son inébranlable attachement à la rue.