Fifa 15

Fifa 15 : bien culturel le plus vendu en France en 2014

Dans son bilan de l’année 2014, le SELL (le syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs) annonce que Fifa 15 est le bien culturel le plus vendu en France en 2014, avec 1,29 millions d’exemplaires vendus dans un marché en croissance de 3% grâce à la sortie des consoles de nouvelles générations Xbox One et PS4. La simulation de foot d’Electronic Arts a profité de ces nouveautés pour accroître ses ventes, notamment par le biais de bundles (une console + un jeu)  aux prix agressifs.

Un fait qui démontre encore une fois le tournant pris par l’industrie culturelle, où la musique et le cinéma se font de plus en plus distancés par le jeu vidéo, tandis que la littérature est intrinsèquement moins soumise à la logique des blockbusters dans le cadre d’un marché plus diversifié. Il faut néanmoins apporter un petit bémol à cette information tirée d‘une étude payante de l’institut GFK qui ne comprend pas les ventes dématérialisées, même si le secteur vidéoludique est aussi bien positionné sur ce créneau.

Un marché en croissance mais…

On peut se réjouir de la croissance de l’ordre de 3% du marché du jeu vidéo, mais ce chiffre s’avère finalement très trompeur. Il est largement basé sur le prix de vente élevé des consoles de nouvelles générations, qui ne sont absolument pas génératrices de marges, aussi bien pour le constructeur (Sony et Microsoft) que pour les distributeurs et revendeurs. Un autre chiffre est plus pertinent : les ventes de jeux ont baissé de 7% en valeur en 2014. Or, ce sont sur ces produits que les petites boutiques font toute leur marge. On peut voir plusieurs raisons à cet état des choses assez apocalyptique.

game over

Guerre des prix et dématérialisation

Depuis quelques mois, la grande distribution se livre à une intense guerre des prix, alimentant d’ailleurs des craintes sur une éventuelle déflation de notre économie. Le jeu vidéo, en tant que produit d’appel pour les grandes surfaces, souffre tout particulièrement de cette course aux prix bas. Des petits revendeurs préfèrent même acheter leurs jeux à Carrefour pour les installer ensuite dans leurs propres rayons…

Ces derniers sont également soumis à un problème chronique depuis de nombreuses années, et qui ne va pas en s’améliorant : la dématérialisation et les achats sur internet, comme nous l’explique ce reportage vidéo. Si le conseil reste une facette importante du commerce, le jeu vidéo est bien le même qu’il vienne de Micromania ou d’Amazon. Sur ces plateformes aussi les prix sont tirés vers le bas, souvent grâce à des artifices fiscaux comme la domiciliation de Amazon au Luxembourg. Enfin, il faut souligner la faiblesse des sorties avec un manque criant de nouvelles licences.

Fondateur du site artjuice.net, passionné par les nouveaux médias et la culture contemporaine.