Fleuve noir : la perversion des hommes

Polar réalisé par Erick Zonca, « Fleuve Noir » met en scène la recherche d’un enfant disparu par les forces de police française. Bénéficiant d’un casting de grande classe avec Vincent Cassel, Romain Duris et Sandrine Kiberlain, il nous emmène du côté des pulsions les plus sombres des hommes. 

★★ : Excellent

Si vous voulez vous détendre devant un film bon enfant, « Fleuve Noir » est un très mauvais choix. Personnages tous plus étranges les uns que les autres, atmosphère poisseuse, scènes souvent sombres et glauques confèrent à ce film cette ambiance si particulière, qui ne manque pas de cachet.

Usés par la vie : la porte ouverte au sordide

Cette ambiance est avant tout entretenue par la grande qualité du jeu des acteurs qui rend crédible les vices et souffrances des personnages. Entre un commandant de police alcoolique largué par sa femme et dont le fils vend de la drogue, une mère délaissée par son mari et devant s’occuper seule de sa fille handicapée, un voisin sujet à d’importants troubles de la personnalité, nous sommes servis ! Cette complexité psychologique ne peut conduire qu’au sordide, et celui-ci va s’accentuer au fil des scènes jusqu’au dénouement final de l’enquête qui l’incarne totalement.

Les peines des personnages s’entrecroisent, quel que soit le camp, policier ou suspect, dégageant un cruel sentiment de mal-être et de manque d’amour. Nous avons particulièrement apprécié cet angle scénaristique qui ne fait que renforcer notre intérêt pour l’intrigue. Ajoutez à cela un suspens bien entretenu, et vous obtenez un très bon polar, certes un peu désordonné, qui est loin de mériter ce « lynchage » de la critique spécialisée auquel il a eu le droit !