économie créative

L’avènement d’une nouvelle économie créative

Nous allons bientôt rentrer dans une nouvelle économie créative. La création monte en puissance en même temps que les coûts de production et de diffusion sont descendus à des niveaux tels que les artistes peuvent bâtir une relation directe avec leur audience, modifiant la balance des pouvoirs avec les labels, studio et éditeurs, tout en ouvrant la voie à de nouvelles méthodes pour monétiser leur travail.

En 2015, il y aura plus de 2 millions de smartphones dans le monde. Une grande majorité de ces appareils embarquent un clavier, une haute qualité audio, une caméra frontale et dorsale ainsi que des écrans haute définition. Ce sont des outils puissants pour les créatifs, utilisés par un grand nombre d’applications de post-production conçues pour eux, soit un nouveau terrain d’expression pour les talents.

Offrir davantage de services aux créateurs

L’accès toujours plus important à ces outils ne voudra pas forcément dire qu’en 2015 le design, l’art, les médias et autres seront de meilleure qualité qu’auparavant. Mais quand vous conjuguez la multiplication des plateformes de distribution en ligne avec un public potentiel encore jamais atteint, cela modifie la manière dont les talents émergent.

En 2015, la bataille entre les principales plateformes dédiées à la création ne se fera plus uniquement au niveau du trafic/audience, mais aussi au niveau des outils. Les précurseurs comme iTunes et Amazon rendront leur situation de plus en plus précaires s’ils permettent à Youtube, SoundCloud, Twitter, Spotifiy de poursuivre leur percée dans la construction de meilleurs outils à destination des créateurs. Les artistes sont en train de constituer d’imposantes communautés en ligne, afin de pouvoir gérer directement leurs relations avec eux grâce à des technologies toujours plus sophistiquées.

économie créative

Dans les années précédentes, on a vu de nombreux musiciens trouver leur public directement sur internet, dont le cas le plus emblématique est sans doute Justin Bieber. Ceux-ci ont rapidement été rattrapés par le système classique et ont signé avec des grands labels. En 2015, même ceux qui ne s’adressent pas à la culture mainstream auront une chance de trouver leur place grâce à l’augmentation du trafic, comme l’a prouvé la violoniste Lindsey Stirling. Elle a réussi à convertir ses dizaines de milliers de fans Youtube en une belle réussite économique.

Un nouveau modèle économique

Les règles du jeu ont changé comme l’explique Mojang, le créateur de Minecraft. Il vient récemment de vendre sa petite entreprise pour 2,5 milliards de dollars à Microsoft. Les grands éditeurs traquent désormais ces jeux indépendants et orignaux, qui leur permettront de faire la différence auprès d’un public peut-être plus averti, en quête de nouvelles expériences (consulter notre article sur les meilleurs jeux indépendants de 2013-2014). La dynamique s’est modifiée et cette nouvelle génération d’artistes arrive à la table des négociations dans une position plus favorable que dans le passé: que pouvez-vous réellement m’apporter? Ils peuvent également parier sur des modes de financement novateurs tels que le crowdfunding; des nouveaux canaux de distribution comme les app stores.

Ces créateurs s’appuient sur une base de fans préalablement conçu, leur conférant une crédibilité inédite pour soutenir leur projet. Ce phénomène s’accompagne bien entendu d’un accroissement de la concurrence entre les projets, même si l’audience reste croissante. En espérant que ce vaste mouvement aboutisse à une économie créative de meilleure qualité pour les consommateurs.

Fondateur du site artjuice.net, passionné par les nouveaux médias et la culture contemporaine.