Le Grand Bain : future comédie culte ?
La comédie de Gilles Lellouche a démarré sur les chapeaux de roues : 1 million d’entrées en 5 jours. Porté par un casting cinq étoiles, le Grand Bain nous a également séduit en important une touche rafraîchissante dans un genre souvent caricatural pour les productions hexagonales.
★★ : Excellent
La thématique y est pour beaucoup : qui aurait pensé à un film centré sur la natation synchronisée ? L’intelligence du Grand Bain est de s’en servir pour faire du cinéma – travelling, contre-plongée, répliques comiques. – tout en abordant des sujets qui nous touchent : le déclassement, la dépression, l’amour, les relations familiales complexes… Lellouche parvient à distiller ce savant équilibre avec justesse tout au long du film. Entre le rire et la mélancolie, on plonge la tête la première.
Il y a développe sa propre vision de la vie, dont l’importance de l’amitié et de la fameuse « bande » – on pense à la propre histoire du réalisateur qui est un homme de bande – ressort avec force. La clé du bonheur ? C’est en tout cas grâce au collectif que Benoît Poelvoorde, Virginie Efira, Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Jean-Hugues Anglade et Leïla Bekhti réussissent à illuminer des vies de quadras ou de quinquas très éloignées de leurs espérances de jeunesse. Une véritable reconquête de soi à rebours des figures imposées.
L’imperfection à l’écran
En rupture avec le diktat moderne du corps, le Grand Bain montre les hommes comme ils sont et dans le plus simple appareil possible au cinéma grand public : slip, claquettes et bonnet de bain. Les ventres sortent et la peau s’affaisse dans un réalisme très humain qui donne des anti-héros géniaux.
Le Grand Bain est un film qui fait du bien, un feel-good movie dans le jargon anglo-saxon, doublé d’un ovni dans le septième français : le cinéma d’auteur populaire comme en témoigne son succès en salles. On vous le conseille chaudement !