Le tourbillon de Wajdi Mouawad : « Fauves » au théâtre de la Colline !
Wajdi Mouawad offre une nouvelle pièce de qualité, dans la lignée de son travail d’auteur et de metteur en scène au Théâtre de la Colline.
Le réalisateur Hippolyte, dont la mère vient de mourir à la suite d’un accident, apprend qu’il n’est pas le fils de son père avec qui il a grandi. Il part ainsi à Montréal rencontrer son père biologique et ouvre une boîte de pandore sur sa famille, ses origines, son identité. La pièce est riche en surprises et rebondissements, plus improbables les uns que les autres, jusqu’à arriver à la véritable origine d’Hippolyte qui remonte à plusieurs générations.
Si la mise en scène reste très sobre, la chorégraphie des changements de décors apporte un souffle aux spectateurs et permet de digérer les différents rebondissements.
Tragédie sur plusieurs continents, plusieurs époques
Lubna Azabal réalise une performance impressionnante, apportant à son personnage une complexité et une histoire intrigante. Tour à tour monstrueuse, bouleversante, folle et détruite. Le reste de la troupe assure, leur endurance épate !
« Sans cette guerre, je ne vous aurais pas rencontré ». Ces mots qui reflètent les préoccupations intimes de son auteur posent la question de l’identité et de l’aléatoire de notre existence. Et si ? Et si le père génétique d’Hippolyte avait choisi sa mère plutôt que sa maîtresse ? Et si cette guerre n’avait pas existé ? Toutes les joies sont les conséquences de pertes. Wajdi Mouawad nous propose une réflexion sur les conséquences des décisions sur les nouvelles générations, sur les origines.
« Ce qui fait que mes plus grands bonheurs sont nés du malheur. C’est là, peut-être, la nature même de cette spirale qui ne cesse de vriller en nous et nous rend sauvages et fous. Mais Giorgio Colli l’a dit en parlant de sagesse grecque : Les sagesse naît de la folie qui nous porte. »
On avait déjà aimé Tous des Oiseaux en début de saison, on applaudit de nouveau la dernière création de Wajdi Mouawad !