les démons théâtre

« Les Démons » : une fumée nihiliste submerge Berthier

Sulfureux et contemporain « Les Démons » ne laisse pas les spectateurs indemnes ! Sylvain Creuzevault (metteur en scène) propose une version radicale du roman de Dostoïveski.

Le rien et la révolution chez Les Démons !

Nous n’avons pas fait un décompte, mais la première scène doit durer près de 45 minutes. L’ensemble des comédiens sont déjà sur le plateau avant même que les spectateurs n’entrent. Du champagne est distribué à qui veut, un dialogue avec le public est déjà établi. Puis c’est le début du spectacle, ou plutôt de la réunion du « club ». Chacun bavarde, s’engueule, débat sur la société russe de 1870 (et d’aujourd’hui). Ainsi, les grandes questions (poids de la religion, des instituions, du système politique) sont autant discutées que les situations des personnages (mariage, filiation, amitié).

Et la claque. Violente agression adressée à l’un des personnages.

Goutte d’eau qui fait déborder la pièce vers un enchainement de scènes qui verront la violence verbale et physique côtoyer le nihilisme, et la Révolution.

les démons théâtre

Public de théâtre, public impliqué !

Dans cette pièce, le public est un personnage à part, désigné par les comédiens de « bobo » , « riche » parce qu’il laisse dire le texte sans s’en offenser. Dans la seconde partie, la fumée envahit le théâtre. Pas seulement la scène mais aussi le public qui pendant plusieurs minutes serra plongé dans la brume n’entendant que le discours de Stéphane, intellectuel désargenté. C’est audacieux, surprenant, parfois agaçant mais c’est un vrai pari !

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Finalement, on en sort fatigué avec l’impression qu’il va falloir digérer ce à quoi on vient d’assister. Le public est certainement divisé. Les uns vont crier au chef d’oeuvre, d’autres au scandale. Mais, c’est une expérience qui plaira aux amateurs de contemporain, aux intellectuels et aux nihilistes (entre autres) !

Pour découvrir le spectacle, c’est ici !

Et pour découvrir la programmation de l’Odéon – Théâtre de L’Europe, c’est  !

« Les Démons», librement inspiré du roman de Fédor Dostoïevski et mise en scène de Sylvain Creuzevault, production Le Singe, en coproduction avec l’Odéon – Théâtre de L’Europe. Jusqu’au 21 octobre.