« Les Palmiers Sauvages », la passion brûle le couple
Présenté pour la première fois en 2014, « Les Palmiers Sauvages » est présenté au Montfort jusqu’au 15 décembre. Sévérine Chavrier met en scène le texte de William Faulkner avec une fulgurante envie de passion !
Coup de foudre et descente aux enfers
Charlotte quitte son mari pour Harry qu’elle vient à peine de rencontrer. Elle est candide, expérimentée dans le couple, prête à tout par amour. Lui est plus timide, réservé et assez inexpérimenté. La passion qui unit ce couple déborde et finit par l’emporter sur l’amour. Tragiques destins détruits par la fièvre de la frénésie des sentiments. Mal aimer s’avère ici sans retour. Les personnages sombrent dans une folie dont ils ne peuvent pas réchapper. Cercle infernal où le couple ne sera pas gracié.
Dispositifs sensoriels assumés !
A priori, Faulkner peut faire fuir les spectateurs. Au contraire, le spectacle est ici accessible pour le grand public – à condition de ne pas avoir froid aux yeux ! C’est un cocktail explosif oscillant entre la tragédie et l’humour. On rit souvent et on pleure parfois. Au delà des comédiens qui se donnent au sens propre et dont il faut saluer la performance, ce sont les à-côtés qui intéressent. Le jeu de lumières, le noir, les changements de disposition, la voix off et la vidéo projection…
Autant d’outils qui permettent au spectateur de ressentir dans sa chair ce qu’il se trame sur scène et qu’il ne vivra probablement pas dans son quotidien, espérons-le du moins. Le rythme effréné qui symbolise la folie de l’amour et l’énergie déployée par les comédiens permettent au public d’être immergé dans la pièce. C’est éprouvant, à l’image de leur histoire, mais on s’identifie à l’histoire d’amour naissante. Le côté foutraque des décors, désordonnés, déstabilise, mais la grande maîtrise de ce chaos transcende le spectacle.
Les Palmiers Sauvages d’après le roman de William Faulkner; mise en scène Séverine Chavrier; avec Séverine Chavrier, Laurent Papot, Deborah Rouach; scénographie Benjamin Hautin; dramaturgie Benjamin Chavrier; son Philippe Perrin; lumières David Perez; vidéo Jérôme Vernez; construction du décor Ateliers Théâtre Vidy-Lausanne.