Gohar Dashti : quand la nature reprend ses droits en Iran
Gohar Dashit a vu son enfance gangrénée par la guerre Iran-Irak et ses conséquences funestes sur le pays. Plus de 8 ans de conflit et plus d’un million de morts vont en effet laisser les deux pays profondément meurtris. La photographe iranienne résidant à Téhéran en dresse le portrait à sa manière : des maisons et appartements abandonnés de toute humanité où la nature reprend ses droits.
Tous ces lieux abandonnés se trouvent en Iran et appartenaient autrefois à des personnes ayant émigré pour des raisons politiques, militaires ou économiques. Dénués d’identité, ils n’ont plus les caractéristiques d’un foyer : le confort et la sécurité sont remplacés par la nature. Les plantes envahissent tout, se faufilant dans les cages d’escaliers et surgissant à travers les fissures du plancher, conquérant et revendiquant les maisons comme étant les leurs.
En raison d’une exécution scénographique méticuleuse, il n’est peut-être pas immédiatement évident que ces clichés soient effectivement mis en scène. La série pousse le spectateur à réfléchir sur la place de l’homme dans notre monde en le dépeignant comme transitoire, qui est plus quand il participe activement à sa propre destruction, tandis que la nature est bien éternelle.