Nero Nemesis : un Booba gothique en demi-teinte
Un peu moins de 6 mois après la sortie de D.U.C, aux ventes légèrement décevantes, Booba revient dans le rap game avec un nouvel album : Nero Nemesis. La couleur est annoncée dès la pochette. Cette nouvelle production sera bien plus dark que les précédentes. La première écoute le confirme : Booba est revenu aux fondamentaux en limitant l’usage du vocodeur et en abordant des thèmes plus durs comparé à ses précédents albums. Le magazine GQ n’a d’ailleurs pas manqué d’emphase pour décrire ce nouveau tournant, parlant d’un Booba travaillant « en direct des enfers ».
En-dehors de la pochette de l’album, le faible nombre de titres frappe également dès le premier regard. Seulement 13 morceaux sont disponibles sur Nero Nemesis. Ce ne serait pas un grand problème si la qualité était au rendez-vous me direz vous. Malheureusement, il y a du déchet sur ce nouveau projet de B2O. On peut par exemple citer « Habibi » ou « Charbon ». Sans compter les morceaux déjà connus avant la sortie : « Validée », « Attila » et « Génération Assassin » (ce qui n’enlève rien aux atouts respectifs des deux derniers), vous aurez peu de choses à vous mettre sous la dent. Quant à la collaboration avec Twinsmatic sur « U2K », elle s’avère bien moins réussie que pour le morceau « ATR ».
Nero Nemesis sur fond de guerre commerciale
Le Duc nous réserve heureusement quelques bonnes surprises grâce au très réussi « Talion » et ses punchlines inspirés, au pur produit rap « 4G » et au violent « Walabok », dont la prod est plutôt originale pour le genre. Le bilan apparaît donc bien mitigé pour ce Nero Nemesis. A voir si l’adhésion populaire suivra, car oui, c’est important pour cet album…
Crucifiez-les tous comme Jésus, le Duc arrive à Nazareth
La France accepte les chèques, elle n’accepte pas les haussantes (Talion)
Pour rappel, Booba sort son nouvel album Nero Nemesis le 4 Décembre, en même temps que plusieurs sorties de poids lourds du rap français : JUL, Nekfeu et, surtout, Rohff. Le clash un peu ridicule avec ce dernier prend donc le chemin de la guerre commerciale et marketing. Certains n’hésitent pas à parler d’un conflit couvé par Universal, la maison de disque commune aux labels des deux rappeurs (Barclay et Tallac Records). En effet, ils doivent trouver un moyen de se relancer pour affronter la concurrence de nouveaux acteurs plus jeunes tels que PNL. Une des raisons qui a certainement précipité la sortie de Nero Nemesis et nuit à la qualité global du projet…