La sensualité des nus de Lucien Clergue
Fondateur des rencontres d’Arles et comptant parmi les plus grands photographes du 20ème siècle, Lucien Clergue nous a légué un fantastique patrimoine artistique. Outre ses célèbres portraits de Picasso ou de Salvador Dali, qui deviendront des proches, il est reconnu pour ses nus féminins, captant la sensualité des corps comme personne.
Grâce à un travail essentiellement en noir et blanc, ses clichés n’ont rien perdu de leur modernité. Son travail sur la relation entre les éléments naturels, comme l’eau et la lumière, et les corps ne font que renforcer ce caractère intemporel, car personne n’a fait mieux depuis dans le genre. Sous son objectif, la femme s’élève au rang d’icône, à la manière d’Aphrodite à qui il a souvent rendu hommage.
Un fervent promoteur de la photographie
Au-delà de ses réalisations, Lucien Clergue a mené un long combat pour la reconnaissance de la photographie en tant qu’art, au même rang que la sculpture, la gravure ou la peinture. C’est pourquoi il fonde en 1969 les rencontres d’Arles avec l’historien Maurice Rouquette et l’écrivain Michel Tournier, où il va inviter les meilleurs photographes du monde. 49 ans plus tard, l’événement n’a rien perdu de sa superbe et continue d’agiter la vie culturelle nationale, comme l’a montré la venue de Françoise Nyssen, ministre de la culture et autre grande figure de la ville à travers Actes Sud, l’année dernière.
Clergue a enchaîné les symboles pour le 8ème art : l’exposition dès 1961 au MOMA (Museum of Modern Art) de New York, alors dirigé par Edward Steich, ou encore la soutenance d’une thèse d’esthétique uniquement composée d’images, sur « Le langage des sables », en 1975, en présence de Roland Barthes. La reconnaissance sera définitive en 2006, où il sera le premier photographe à être élu au sein de l’Académie des Beaux-Arts. En 2013, il présidera même la vénérable institution avant de décéder un an plus tard.