On purge Bébé, ou comment casser de la porcelaine

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Emeline Bayart, metteuse en scène et comédienne, nous propose une adaptation de la pièce de Feydeau « On purge Bébé » au théâtre de l’Atelier. C’est avec subtilité qu’elle propose cette mise en scène humoristique qui entremêle différentes situations.

Pot de chambre et cocasserie

Tout commence dans un décor traditionnel. Un bureau, une banquette et quelques chaises donnent le ton d’un vaudeville classique. L’intrigue semble plutôt banale mais s’avère finalement abracadabrante. En effet, Follavoine, un porcelainier, souhaite vendre à un haut fonctionnaire Chouilloux des pots de chambre pour l’armée française. Bien sûr, Follavoine certifie que ce sont des pots de chambre en porcelaine incassables ! Ce serait l’affaire du siècle pour Follavoine, mais sa femme Julie s’en moque puisqu’elle ne pense qu’à son fils de 7 ans, Toto dit « Bébé », constipé, qui refuse de se purger. A cela, il faut rajouter que Chouilloux est cocu et que, bien évidemment, rien ne se passe comme prévu.

Vaudeville en chantant !

La pièce ne nous laisse pas le temps de nous ennuyer. Tout s’enchaine assez naturellement, le comique de situation est savamment représenté : nous passons un très bon moment. Emeline Bayart explique avoir réintégré les couplets chantés dans les vaudevilles. C’est en effet un plaisir d’allier théâtre et chant, mais une petite déception persiste de ne pas avoir poussé plus loin. Assurément, pour rendre la démarche plus pertinente, il aurait été intéressant de rajouter plus de ces interludes musicaux (notamment pour le plaisir de nos oreilles !).

Lorsque tout sort.

C’est une véritable cocote minute où les personnages montent en pression pour le bouquet final qui est l’arrivée de « Bébé ». Dans un premier temps, un équilibre se crée avec le couple, puis l’arrivée de Chouilloux se déroule assez naturellement pour aboutir enfin à la venue du fils. Pourtant, même si c’est un véritable délice, le débarquement de « Bébé » est un peu décevant pour notre enfant plus acrobate que tyran. En réalité, après l’avoir attendu toute la pièce, l’explosion semble assez déséquilibrée avec une coupure entre, d’un côté un trio, puis « Bébé ». Cela ne gâche en rien l’humour de la pièce, mais nous offre une fin de pièce légèrement dérangeante.

C’est une adaptation néanmoins réussie et nous passons un très bon moment dans ce beau théâtre parisien. Les comédiens dégagent une énergie incroyable sur scène qu’il ne faudrait pas rater ! Dépêchez-vous d’aller voir la pièce, représentation jusqu’au 20 novembre.

http://www.theatre-atelier.com/on-purge-bebe-lo2925.html

De : Georges Feydeau

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