Palestinian Way of life
En mai 1948, l’indépendance d’Israël est déclarée. Les sionistes ont dès lors réussi leur entreprise de conquête d’Eretz Israël, « cette terre sans peuple pour un peuple sans terre. » Mais les territoires de 1948 n’étaient pas une terre sans peuple, il fallut donc pour les sionistes nettoyer la Terre sainte des gens qui étaient là avant, les Palestiniens, ce qui fut rondement mené lors de la Guerre d’indépendance. Dès lors, ils importèrent la culture occidentale au centre du Moyen-Orient. Quand on pense aux Palestiniens, la plupart du temps, la première chose qui nous vient à l’esprit, c’est le conflit évidemment. Mais la Palestine c’est aussi une culture bien particulière, distincte en de nombreux points par rapport aux autres pays arabes du Moyen-Orient.
La description qui va suivre ne se veut pas très pro (car je ne suis vraiment pas devenu un spécialiste en 3 semaines), mais est plutôt destinée à divertir.
La Musique
Etant présent dans une asso qui voit défiler beaucoup beaucoup de jeunes, je suis exposé continuellement à leurs goûts musicaux peu sûrs.
Tout d’abord, cette chanson qui a « bercé » ma première semaine ici et qui passait en boucle partout. C’est une chanson engagée politiquement. Tout simplement, elle parle d’un tremblement qui détruirait Israël. Dans les taxis, les voitures de particuliers, vous pouviez l’entendre tant que la guerre à Gaza n’était pas terminée. Maintenant elle est un peu passée de mode.
Ensuite, cette chanson qui fait partie du répertoire du gars qui est venu nous faire un concert l’autre jour. Je suis pas fan de celle là mais je ne parviens plus à mettre la main sur les autres.
Une chanson politique, encore, très en vogue chantée par des Suédois contre le sionisme.
Voilà une autre chanson politique, avec pleins de soldats et tout. C’est sûr que ça vous change pas mal des clips occidentaux avec pleins de meufs à poils…
Celle-ci est plus calme, elle provient du blog d’un volontaire français que j’ai brièvement rencontré ici en Palestine et qui manifestement vit assez mal son retour en France.
http://www.international.cemea-pdll.org/spip.php?article353
Pour finir, je vous mets une chanson non politique, non agressive très écoutée aussi !
Mises à part les musiques arabes, les jeunes palestiniens sont vraiment fans de Stromae ou d’Indila, une chanteuse française que je ne connaissais pas avant de venir. Elle ne m’avait pas manqué. Le dancefloor house est également affectionné: David Guetta, Showtek, Lil Jon, etc. L’électro que nous connaissons a ici aussi un franc succès, Bakermat par exemple, est très écouté.
PS: Autre chanson made in Palestine que j’affectionne beaucoup!
L’art
Dans le camp, on compte énormément de graffitis. La plupart a une signification politique comme à peu près tout ici en fait, ce qui est assez compréhensible vu l’histoire de ce peuple. Ce petit bonhomme, « Andallah » (je ne connais pas l’orthographe exacte) représente un garçon palestinien toujours représenté de dos, et le restera tant que les Palestiniens ne pourront pas vivre en paix. On retrouve son image de façon très récurrente à travers la Cisjordanie.
Voici des liens qui permettent de comprendre les initiatives menées par certaines associations dans Dheisheh en faveur de l’expression artistique politique.
http://www.campusincamps.ps/en/projects/06-the-pathways/
http://www.campusincamps.ps/en/projects/10-the-shared/
La nourriture
Mis à part les fallafels, les shawarmas, les kebabs, s’il y a bien un truc dont raffolent les Palestiniens, ce sont les Knafés qui donnent lieu à ce que l’on appelle la pause knafé vers 17h. Idéal par exemple après une manifestation me confient certains camarades palestiniens. La knafé, c’est difficile à décrire tellement ça ne correspond à rien de ce que je connaissais avant. C’est une espèce de pâte jaune et blanche sucrée, très fine, un peu caramélisée. Très facile à manger malgré l’élasticité de la texture, on n’a souvent besoin que d’un petit format, le gros étant beaucoup trop gros ;). Verre d’eau obligatoire en accompagnement sous peine de mourir désséché. Le meilleur knafé de la planète se situerait à Naplouse, il va falloir que j’aille vérifier ça.
Les Comportements typiques
En Palestine, vous avez l’impression que les gens ont toujours le temps. Il est très récurrent de voir des vieux comme des jeunes assis sur le côté de la route discutant, ou silencieux observant le flot continu de taxis. S’ils ont des difficultés à tenir en place pour un film par exemple, quand c’est autour d’un thé sur leurs innombrables balcons ou d’un shawarma, là les difficultés se résorbent.
Les Palestiniens du fait de leur héritage culturel différent du nôtre ne partagent pas notre culte de la productivité hérité de la civilisation judéo-chrétienne (« Tu as pêché, il faut te racheter si tu veux accéder au paradis et pour cela travailler dur »). Ainsi donc, chez le coiffeur, le rasage + coupe de cheveux a bien duré 50 min car il s’interrompait régulièrement pour discuter avec ses potes qui venaient lui rendre visite.
Quant à l’argent, cela semble vraiment secondaire pour eux, le gars qui tient la salle de muscu n’a jamais demandé à Emilien de payer quand il avait un mois de retard.
En étant européen, le plus important reste de faire attention à ne pas choquer les gens qui ont une culture plus conservatrice au niveau du corps, des moeurs. C’est peut-être le plus agaçant, car on ne peut pas toujours être soi-même dans les conversations. Mais tout dépend des personnes évidemment.