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The Revenant : une prouesse technique ébouriffante

Le nouveau long-métrage de Alejandro González Iñárritu était attendu au tournant, considéré par beaucoup comme la machine à Oscars pour Leonardo DiCaprio. Objectif rempli puisque l’acteur vient d’obtenir la statuette du meilleur acteur il y a quelques jours grâce à une performance très physique. Physique, mais sans qu’il puisse déployer tout son talent comme dans ses précédents films. Pour cause, The Revenant ne fait pas la part belle aux dialogues où DiCaprio excelle. Le Point parlait d’ailleurs récemment du « retard » des Oscars à récompenser les acteurs, tel un syndrome inhérent à l’institution.

Hormis le cas DiCaprio, qui rappelons-le réalise tout de même une prestation physique dantesque, The Revenant est un bijou de technique. Entre les effets spéciaux mettant en scène un fameux grizzli ultra-réaliste, ou les magnifiques plans naturels du Grand Nord grâce à la photographie d’Emmanuel Lubezki, le film est à couper le souffle d’un point de vue visuel. Plaies béantes au vent, s’abritant dans les entrailles d’un cheval, DiCaprio impressionne aussi le spectateur. Iñárritu n’aura donc pas encore démérité pour la réalisation, au passage il a lui aussi été récompensé par un Oscar ainsi que Lubezki. Le duo était le même pour Birdman, avec le résultat aussi excellent qu’on lui connaît.

the revenant paysage

Pour mettre le tout en musique, le compositeur japonais Ryuichi Sakamoto s’est fait épauler par Carsten Nicolai. Il nous retranscrit avec force l’émotion d’une nature immense, mais terriblement oppressante par sa dureté. Vraiment époustouflant.

Il n’en reste pas moins que le contenu sous l’emballage est parfois douteux. Le scénario est vraiment décousu : on a du mal à suivre les péripéties d’Hugh Glass à travers son voyage de plusieurs centaines de kilomètres dans cet environnement hostile. De même, on comprend bien la volonté d’Iñárritu de vouloir illustrer cette lutte héroïque, mais il a souvent tendance à trop en rajouter. Le final est trop convenu. The Revenant reste néanmoins la véritable claque technique et visuelle qu’on attendait. Si vous êtes intéressé par les films sur le nouveau monde, on vous conseille le long métrage éponyme du grand Terrence Malick.

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